ombй sur mon Europe, d'une maniиre si imprйvue, a doublй mon propre mal. Et pourtant, oui, de tout cela il ne sortira que du bien, j'en ai la certitude parfaite: et j'ai la consolation de voir que ne suis point le seul а ne pas dйsespйrer du retour de la raison а la raison. Mais comment se fera-t-il ce retour, quand? Sera-ce par quelque puissant esprit dйlйguй extraordinairement par la providence pour opйrer cet -uvre, ou bien par une suite d'йvйnements par elle suscitйe pour йclairer le genre humain? Ne sais. Mais une vague conscience me dit que bientфt viendra un homme nous apporter la vйritй du temps. Peut-кtre sera-ce quelque chose d'abord de semblable а cette religion politique [parv>] prйchйe en ce moment par S.-Simon dans Paris, ou bien а ce catholicisme de nouvelle espиce que quelques prкtres tйmйraires prйtendent, dit-on, substituer а celle que la saintetй du temps avait faite. Pourquoi non? Que le premier branle du mouvement qui doit achever les destinйes du genre humain se fasse de telle ou telle sorte, qu'importe? Beaucoup de choses qui avaient prйcйdй le grand moment oщ la bonne nouvelle fut annoncйe autrefois par un envoyй divin, avaient йtй destinйes а prйparer l'univers, beaucoup de choses aussi se passeront sans doute de nos jours а fin semblable, avant que la nouvelle bonne nouvelle nous soit apportйe du (105) ciel. Attendons.
Ne parle-t-on pas d'une guerre gйnйrale? Je dis qu'il n'en sera rien. Non, mon ami, les voies de sang ne sont plus les voies de la providence. Les hommes auront beau[fair кtre bкtes, ils ne se dйchireront plus comme des bкtes: le dernier fleuve de sang a coulй, et а cette heure, au moment oщ je Vous йcris, la source en est grвce а Dieu tarie. Sыrement, orages et calamitйs nous menacent encore, mais ce n'est plus des fureurs des peuples que leur viendront les biens qu'ils sont destinйs а obtenir; dйsormais il n'y aura plus de guerres que des guerres йpisodiques, quelques guerres absurdes et ridicules, pour mieux dйgoыter les hommes de leurs habitudes de meurtre et de destruction. Avez-vous vu ce qui vient de se passer en France? Ne s'йtait-on pas imaginй qu'elle allait mettre le feu au quatre coins du monde? Hй bien, point du tout; qu'arrive-t-il? Aux amateurs de gloire, d'envahissement, on a ri au nez, gens de paix et de raison ont triomphй; les vieilles phrases qui rйsonnaient si bien tantфt aux oreilles franзaises, [il n'y a plus d'йcho pour elles.
De l'йcho! Voilа que j'y songe. Fort heureux sans doute que Mrs Lamarque et consort ne trouvent pas d'йcho en France, mais moi, en trouverai-je, mon ami, dans Votre вme? Nous verrons. Voilа, cependant, un doute qui me fait tomber la plume de la main. Il ne tiendra qu'а vous de me la faire ramasser; un peu de sympathie [s'il vous plaоt] dans votre prochaоne lettre. M. Naschtschokine me dit que vous кtes singuliиrement paresseux. Fouillez un peu dans votre tкte, et surtout dans votre c-ur qui bat si chaud quand il le veut, vous y trouverez [j'en sais sы] plus de sujets qu'il ne nous en faut pour nous йcrire le reste de nos jours. Adieu, cher et vieil ami. Et mon manuscrit donc? j'allais l'oublier: Vous, ne l'oubliez pas, je vous prie. Tchadaeff.
18 Septembre.
J'apprends que Vous кtes nommй, ou comment est-ce? que Vous кtes chargй d'йcrire l'histoire de Pierre le Grand: а la bonne heure; (106) je vous en fйlicite du fond de mon вme. J'attendrai pour vous en dire quelque chose, que vous m'en parliez vous-mкme. Adieu donc.
[Me] Voilа qne je viens de voir vos deux piиces de vers. Mon ami, jamais vous ne m'avez fait tant de plaisir. Enfin, vous voilа poиte national; vous avez enfin devinй votre mission. Je ne puis vous exprimer la satistaction qne vous m'avez fait йprouver. Nous en reparlerons une autre fois, - beaucoup. Je ne sais si vous m'entendez bien? - La piиce aux ennemis de la Russie est surtout admirable; c'est moi qui vous le dis: il y a lа plus de pensйes qne l'on n'en a dit et fait depuis un siиcle en ce pays. Oui, mon ami, йcrivez l'histoire de Pierre le Grand. Tout le monde n'est pas de mon avis ici, vous vous en doutez bien; mais laissons-les dire - et avanзons; quand l' on a devinй <.. .> 2 un bout de la puissance qui nous pousse, une seconde fois, on la dev2 entiиre, bien sыr. J'ai envie de me dire: voici venir notre Dante enfin <...> (107) ce serait peut-кtre trop hвtif; attendons.
Адрес:
Его высокоблагородию
милостивому государю
Александру Сергеевичу Пушкину.
В Царском Селе
В доме Панаевой.
682. M. Д. Деларю.
28 сентября 1831 г. Царское Село.
Очень благодарю Вас, любезный Михайло Данилович, за Ваше письмо и известие. Я был в П.<етер>Б.<урге>и не знаю, как не попал к Вам. Сказывают, вы были больны желчью. Избави Вас бог - и в какое время! - Смотрите, чтоб холера не захватила вас при своем отступлении. Вы нам нужны.
Вот письмо Геслингу - где он? что он? Доставьте это ему, сделайте одолжение, и будьте здоровы.
С. С. 28 сент. А. П.
Адрес:
Его высокоблагородию
м. г. Михаилу Даниловичу
Деларю.
в С.-Петербург у Синего моста в доме министра внутренних дел.
683. П. А. Осипова - Пушкину.
29 сентября 1831 г. Тригорское.
le 29 Septembre - Trigor.
Aprиs avoir lu samedi passй avec un plaisir indйfinissable Три стихотворения на взятие Варшавы, mon imagination en fut si occupйe que toute la nuit je rкvais а vous. Je me souviens de vous avoir donnй un baiser sur vos yeux - et jugez de mon agrйable surprise - le matin mкme le postillon m'apporte votre lettre du 11. Je voudrais vous donner un baiser sur chacun de vos agrйables -il, (108) cher Alexandre, pour le tйmoignage de l'intйrкt que vous voulez bien prendre а moi - mais soyez tranquille. Le Cholйra a fait le tour du gouvernement en rиgle en ville comme а la campagne, et moins qu'ailleurs elle a fait des ravages. Mais ce qui est remarquable vraiment, ce que а Велики Луки et а Novorgeff elle n'a pas paru avant que l'on y passa le corps du Grand D. Cons. - et elle a йtй cruelle. Il n'y avait personne de malade dans la suite du Duc et pourtant tout dиs qu'ils ont quittй la maison de Д. H. Филозофов, dans 24 heures et moins 70 pers. sont devenues malades. Ainsi partout sur son passage. Pour nous 2 confirmer dans cette observation je viens de recevoir une lettre de ma niиce Bйgitcheff qui nous mande que depuis quelque temps la maladie a de nouveau augmentй а Pйtersbourg, qn'оl y a journellement 26 et plus de malades - et je soupзonne que la mкme cause produit le mкme effet - et comme la dimension de Pйters. est plus grande que partout oщ a passй le corps du G. D. la maladie y durera pins longtemps. - Je vous rйpиte elle ne montre pas а la hauteur de nos montagnes. Les beaux esprits se rencontrent et nous eыmes la mкme idйe pour Sawkina. Акулина Гарасим<овна>, а qui la moitiй du terrain appartient, la vendra peut-кtre. - Et comme vous dites qne cela ne presse pas il y a de l'espйrance, mais ce que vous me dites de votre sйjour а Pйtersbourg, m'a fait naоtre l'idйe: n'est-ce pas pour toujours que vous y кtes fixй. - Sawkino ne peut кtre qu'une chaumiиre pour deu
x mois d'йtй et si vous en faites l'acquisition - il faudra un йtй pour le rendre habitable. - Je vous prie de faire mon compliment а votre belle femme, mes filles vous font le leur. Rappellez-moi un peu au souvenir de ma chиre N. O.. J'ai йtй ce temps-ci bien malade d'une fiиvre suite des maux d'est., je me suis remise. Adieu, portez-vous bien et croyez-moi toujours votre tendrement dйvouйe P. 0.
684. П. В. Нащокин - Пушкину.
30 сентября 1831 г. Москва.
Любезный Александр Сергеевич - об тебе столько толкуют что всего не перескажешь - а так как ты человек с необыкновенным умазрением, - в (110) таком случае - ты сам угадаешь в чем толк, - что же касается до Тогановского - тольку ни какого не добьюся - как я уже тебе писал что денег я не получал, - а давал мне Рахманов - и теперь дает - но господа компанейщики не хотели и денег - лишь бы только взять вексель с Рахманова - чего я ему не предлогал, ибо знал что он на сие не согласится - меня же они совершенно обидели - так что не хотели доверить мне - пяти тысяч рублей. Теперь любезный друг, скажу тебе что я в страшном сокрушении что не мог с этими Минотаврами кончить - и потому предлагаю тебе либо дождатся моих денег, которые все сполна пришлю для удовлетворения сих и проч.: - а не то эти же 15 т.<ысяч> могу взявши тебе прислать - [и так] Тагоновский <с> Жемчужниковом едут к Вам; ты там с ними и кончишь - да дав своих 5 т.<ысяч> - К стати если можешь на сколько ты жалованья получаешь? Это меня собственно интересует. Чедаев всякий день в клобе, всякий раз обедает, - в обхождении и в платье переменил фасон (111) и ты его не узнаешь, - я опять угадал - что вс° странное в нем было ни что иное как фантазия, а не [плот] случайность и не плот опытного равнодушия ко всему. Еще с позволения Вашего скажу (ибо ты не любишь чтоб я о нем говорил), рука на сердце говорю правду, - что он еще блуждает - (112) что еще он не нашел собственной своей точки, я с ним об многом говорил - основательности в идеях нет - [но и мое определение] себя часто противоречит. Но что я заметил - и это мне приятно, - человек весьма добрый - способен к дружбе, привящив, честолюбив более чем я, - себя совсем не знает потому и часто себя будет нужно изменять, что ничего не доказывает - тебя очень любит - но менее чем я. - О ломбарде не беспокойся. Я вс° забывал спросить у Дм.<итрия> Вас.<ильевича>; - заглажу тем, что попрошу его чтобы он моими деньгами заплатил, а там сочте
мся. Завтре будет продолжение а теперь приехали гости, чорт (113) им рад. Натальи Николаевне - мое всенижайшее почтение. Повар солгал что его хотели в солдаты; это есть или была отговорка, чтоб приличнее отойти от тебя - узнал я сие от Власа. Прощай. В Великих Занятиях не забуть меня. -
П. Нащокин.
2-ая часть Странника удивительно хороша. Высокое Воображение - поэт а ла Бейрон - а не записки молодого офицера. Есть и пустяки. Печатается.
30 сентября 1831-го года.
Портрет.
685. Е. М. Хитрово.
Конец сентября - начало октября 1831 г. Царское Село.
Merci, Madame, pour l'йlйgante traduction de l'ode - j'y ai remarquй deux inexactitudes (114) et une erreur de copiste. Иссякнуть veut dire tarir; скрижали - tables, chroniques. Измаилской штык la bayonnette d'ismaлl - non d'ismailof.
Il y a pour vous une lettre а Pйtersbourg; c'est une rйponse а la premiиre que je reзus de vous. Faites-vous la (115) donner-j'y ai joint l'ode а feu le Prince votre pиre.
M-r Опочинин m'a fait l'honneur de passer chez moi - c'est un jeune bien distinguй - je vous remercie de sa connaissance. Ces jours-ci je suis а vos pieds.
Адрес: Madame Hitrof.
686. А. А. Шишков - Пушкину.
6 октября 1831 г. Останкино.
Надеясь на твое снисхожденье к трудам моим, милый мой Александр Сергеевич, посылаю тебе 1. том моих переводов; вторый же доставлю с первой почтой. Прими его: порой он напомнит тебе товарища детских лет твоих и отчасти бурной молодости. Посылая 2. том, буду писать к тебе подробно о многом, теперь же спешу, чтоб не опоздать на почту. Не забывай меня, милый друг, и сохрани ко мне хоть сотую долю той дружбы, которой я гордился некогда. Итак до первой почты. Обнимаю тебя, и почитаю излишним уверять тебя в чувствах глубокого уваженья и преданности, которые всегда питал к тебе, и питать не перестану.