Je comptais de Moscou aller а la campagne de Pskov, cependant si Nicolas Raievski veut Poltava, je supplie Votre Excellence de me permettre d'aller l'y trouver.
Agrйez, Mon Gйnйral, l'hommage de ma haute considйration et de mon entier dйvouement
de Votre Excellence
le trиs humble et trиs obйissant serviteur.
Alexandre Pouchkine.
24 mars
1830
Moscou.
457. H. А. Полевому.
27 марта 1830 г. Москва.
Сделайте одолжение, милостивый государь Николай Алексеевич, дайте мне знать, что делать мне с Писаревым, с его обществом и с моим дипломом? Вс° это меня чрезвычайно затрудняет.
Весь Ваш
А. Пушкин.
Адрес: Николаю Алексеевичу
Полевому.
458. H. А. Полевой - Пушкину.
27 марта 1830 г. Москва.
Ничего, совершенно ничего, милостивый государь Александр Сергеевич. Мы все, старые члены, ничего не делаем, по крайней мере, а из этого и выводится закон, так как по старым решениям иностранные юристы составляют законы. Избрание Ваше сопровождалось рукоплесканиями и показало, что желание Общества украсить список своих членов вашим именем было согласно с чувствами публики, весьма обширной. За диплом взносят члены (т. е. за пергамент) 25 рублей. Если в самом деле решатся поднять Общество, как было хотели, вы, я уверен в этом, не отказались бы участвовать. Но, теперь.... Бог знает, что сделается с Обществом, и не будет ли оно иметь участи Общества Соревнователей - никто не ручается.
С почтением есмь всегда Ваш
покорный слуга
Н. Полевой.
Адрес: Monsieur
Monsieur Pouchkine.
459. П. А. Вяземскому.
Вторая половина (не ранее 18) марта 1830г. Москва.
Посылаю тебе драгоценность: донос Сумарокова на Ломоносова. Подлинник за собственноручною подписью видел я у Ив. Ив. Дмитриева. Он отыскан в бумагах Миллера, надорванный вероятно в присутствии и вероятно сохраненный Миллером, как документ распутства Ломоносова: они были врагами. Состряпай из этого статью и тисни в Лит.<ературную> Газ.<ету>. Письмо мое доставит тебе Гончаров, брат красавицы: теперь ты угадаешь, что тревожит меня в Москве. Если ты можешь влюбить в себя Елизу, то сделай мне эту божескую милость. Я сохранил свою целомудренность, оставя в руках ее не плащ, а рубашку (справься у к.<нягини> Мещерской), а она преследует меня и здесь письмами и посылками. Избавь меня от Пентефреихи. Булгарин изумил меня своею выходкою, сердиться не льзя, но побить его можно и думаю должно - но распутица, лень и Гончарова не выпускают меня из Москвы, а дубины в 800 верст длины в России нет кроме гр. Панина. Жену твою вижу часто, т. е. всякой день. Наше житье бытье сносно. Дядя жив, Дмитриев очень мил. Зубков член клуба. Ушаков крив. Вот тебе просьба: Погодин собрался ехать в чужие края, он может обойтиться без вспоможения, но вс°-таки лучше бы. Поговори об этом с Блудовым, да пожарче. Строев написал tables des matiиres Истории Карамзина, книгу нам необходимую. Ее надобно напечатать, поговори Блудову и об этом. Прощай. Мой сердечный поклон всему семейству.
В доносе пропущено слово оскорбляя.
Батюшков умирает. (23)
460. А. X. Бенкендорф - Пушкину.
3 апреля 1830 г. Петербург.
Monsieur,
Je m'empresse de faire rйponse aux derniиres lettres que Vous avez bien voulu m'adresser de Moscou, et je m'acquitterai de cette tвche avec ma franchise ordinaire.
Je ne vois pas trop pourquoi Vous Vous plaisez а trouver Votre position prйcaire; je ne la trouve pas telle et il me semble qu'il ne dйpendra que de Votre propre conduite de lui rendre plus d'assiette encore. Vous avez aussi tort de me croire influencй en Votre dйfaveur par qui que ce soit, car je Vous connais trop bien. Quant а Mr Boulgarine, il ne m'a jamais parlй de Vous, par la bonne raison que je ne le vois que deux ou trois fois par an, et que je ne l'ai vu ce dernier temps que pour le rйprimander. Mais je dois Vous avouer que Votre dernier dйpart prйcipitй pour Moscou a dы йveiller des soupзons.
Pour ce qui retarde la demande que Vous m'avez adressйe, si Vous pouvez aller а Poltawa, pour y voir Nicolas Rayeffski? je dois Vous avertir qu'en ayant soumis cette question а l'Empereur, Sa Majestй a daignй me rйpondre qu'Elle Vous dйfendait nommйment ce voyage, parce qu'Elle avait des motifs d'кtre mйcontente de la derniиre .conduite de M. Rayeffski. -
Vous Vous persuaderez donc, par cette mкme circonstance, que mes bons conseils Vous feront йviter les faux pas auxquels Vous Vous кtes exposй si souvent sans me demander mon avis.
Recevez les assurances de ma parfaite considйration.
A. Benkendorf.
• 1310.
ce 3. Avril 1830.
461. H. И. Гончаровой.
5 апреля 1830 г. Москва.
Maintenant, Madame, que vous m'avez accordй la permission de vous йcrire, le suis aussi йmu, en prenant la plume, que si j'йtais en votre prйsence. J'ai tant de choses а dire et plus j'y pense, plus les idйes me viennent tristes et dйcourageantes. Je m'en vais vous les exposer toutes sincиres et toutes diffuses, en implorant votre patience, votre indulgence surtout.
Lorsque je la vis pour la premiиre fois, sa beautй venait d'кtre а peine aperзue dans le monde; je l'aimai, la tкte me tourna, je la demandai, votre rйponse, toute vague qu'elle йtait, me donna un moment de dйlire; je partis la mкme nuit pour l'armйe; demandez-moi ce que j'allais y faire, le vous jure que je n'en sais rien, mais une angoisse involontaire me chassait de Moscou; je n'aurais pu y soutenir ni votre prйsence, ni la sienne. Je vous avais йcrit; j'espйrais, j'attendais une rйponse - elle ne venait pas. Les torts de ma premiиre jeunesse se prйsentиrent а mon imagination; ils n'ont йtй que trop violents,et la calomnie les a encore aggravйs;le bruit en est devenu, malheureusement, populaire. Vous pouviez y ajouter foi, je n'osais m'en plaindre, mais j'йtais au dйsespoir.
Que de tourments m'attendaient а mon retour! Votre silence, votre air froid, l'accueil de Mademoiselle N. si lйger, si attentif... je n'eus pas le courage de m'expliquer, j'allais а Pйtersbourg la mort dans l'вme. Je sentais que j'avais jouй un rфle bien ridicule, j'avais йtй timide pour la premiиre fois de ma vie et ce n'est pas la timiditй qui dans un homme de mon вge puisse plaire а une jeune personne de l'вge de M-lle votre fille. Un de mes amis va а Moscou, m'en rapporte un mot de bienveillance qui me rend la vie, et maintenant que quelques paroles gracieuses que vous avez daignй m'adresser auraient dы me combler de joie - je suis plus malheureux que jamais. Je vais tвcher de m'expliquer.
L'habitude et une longue intimitй pourraient seules me faire gagner l'affection de M-lle votre fille; je puis espйrer me l'attacher а la longue mais je n'ai rien pour lui plaire; si elle veut me donner sa main, je n'y verrai que la preuve de la tranquille indiffйrence de son coeur. Mais entourйe d'admiration, d'hommages, de sйductions, cette [sйduction>] tranquillitй lui durera-t-elle? On lui dira qu'un malheureux sort l'a seul empкchйe de former d'autres liens plus йgaux, plus brillants, plus dignes d'elle, - peut-кtre ces propos seront-ils sincиres, mais а coup sыr elle les croira tels. N'aura-t-elle pas des regrets? ne me regardera-t-elle pas comme un obstacle, comme un ravisseur frauduleux? ne me prendra-t-elle pas en aversion? Dieu m'est tйmoin que je suis prкt а mourir pour elle, mais devoir mourir pour la laisser veuve brillante et libre de choisir demain un nouveau mari - cette idйe - c'est l'enfer.
Parlons de la fortune; j'en fais peu de cas. La mienne m'a suffi jusqu'а prйsent. Me suffira-t-elle mariй? je ne souffrirai pour rien au monde que ma femme connыt des privations, qu'elle ne fыt pas lа oщ elle est appelйe а briller, а s'amuser. Elle a le droit de l'exiger. Pour la satisfaire je suis prкt а lui sacrifier tous les goыts, toutes les passions de ma vie, une existance toute libre et toute aventureuse. Toutefois ne murmurera-t-elle pas si sa position dans le monde ne sera pas aussi brillante qu'elle le mйrite et que je l'aurais dйsirй?
Telles sont, en partie, mes anxiйtйs. Je tremble que vous ne les trouviez trop raisonnables. Il y en a une que je ne puis me rйsoudre а confier au papier. - -
Daignez agrйer, Madame, l'hommage de mon entier dйvouement et de ma haute considйration.
A. Pouchkine.
Samedi.
462. H. О. и С. Л. Пушкиным.
6-11 апреля 1830 г. Москва.
(Черновое)
Mes trиs chers parents, je m'adresse а vous dans un moment qui va fixer mon sort pour le reste de ma vie.
[Je veux me marier а une jeune personne que j'aime depuis un an] - M-lle Natalie Gontchar. [J'ai son consentement, celui de sa mиre]. Je vous demande votre bйnйdiction non comme une vaine formalitй, mais dans l'intime persuasion que cette bйnйdiction est nйcessaire а mon bien-кtre - et puisse la derniиre moitiй de mon existence кtre pour vous plus consolante que ne le fut ma triste jeunesse.
[La fortune de M-de G. йtant trиs dйrangйe] et dйpendant en partie de celle de son beau-pиre, cet article est le seul obstacle qui s'oppose а mon bonheur. Je n'ai pas la force de songer а y renoncer. Il m'est bien plus aisй d'espйrer que vous viendrez а mon secours. Je vous en conjure, йcrivez-moi ce que vous pouvez faire pour (24)
463. A. X. Бенкендорфу.
16 апреля 1830 г. Москва.
Mon Gйnйral,
Je suis tout embarrassй de m'adresser а l'Autoritй dans une circonstance purement personnelle, mais ma position et l'intйrкt que vous avez bien voulu me tйmoigner jusqu'а prйsent m'en font une obligation.
Je dois me marier а M-lle Gontcharof que vous avez dы voir а Moscou, j'ai son consentement et celui de sa mиre; deux objections m'ont йtй faites: ma fortune et ma position а l'йgard du gouvernement. Quant а la fortune, j'ai pu rйpondre qu'elle йtait suffisante, grвce а Sa Majestй qui m'a donnй les moyens de vivre honorablement de mon travail. Quant а ma position, je n'ai pu cacher qu'elle йtait fausse et douteuse. Exclu du service en 1824, cette flйtrissure me reste. Sorti du Lycйe en 1817 avec le rang de la 10me classe, je n'ai jamais reзu les deux rangs qui me revenaient de droit, mes chefs nйgligeant de me prйsenter et moi ne me souciant pas de le leur rappeler. Il me serait maintenant penible de rentrer au service, malgrй toute ma bonne volontй. Une place toute subalterne, telle que mon rang me permet de l'occuper, ne peut me convenir. Elle me distrairait de mes occupations littйraires qui me font vivre et ne ferait que me donner des tracasseries sans but et sans utilitй. Je n'y dois donc plus songer. M-de Gontcharof est effrayй de donner sa fille а un homme qui aurait le malheur d'кtre mal vu de l'Empereur... Mon bonheur dйpend d'un mot de bienveillance de Celui pour lequel mon dйvouement et ma reconnaissance sont dйjа purs et sans bornes.
Encore une grвce: En 1826 rapportai а Moscou ma tragйdie de Годунов, йcrite pendant mon exil. Elle ne vous fut envoyйe, telle que vous l'avez vue, que pour me disculper. L'Empereur ayant daignй la lire m'a fait quelques critiques sur des passages trop libres et je dois l'avouer, Sa Majestй n'avait que trop raison. Deux ou trois passages ont aussi attirй son attention, parce qu'ils semblaient prйsenter des allusions aux circonstances alors rйcentes, en les relisant actuellement je doute qu'on puisse leur trouver ce sens-lа. Tous les troubles se ressemblent. L'Auteur dramatique ne peut rйpondre des paroles qu'il met dans la bouche des personnages historiques. Il doit les faire parler selon leur caractere connu. Il ne faut donc faire attention qu'а l'esprit dans lequel est conзu l'ouvrage entier, а l'impression qu'il doit produire. Ma tragйdie est une -uvre de bonne foi et je ne puis en conscience supprimer ce qui me paraоt essentiel. Je supplie Sa Majestй de me pardonner la libertй que je prends de la contredire; je sais bien que cette opposition de poиte peut prкter а rire, mais jusqu'а prйsent j'ai toujours constamment refusй toutes les propositions des libraires; j'йtais heureux de pouvoir faire en silence ce sacrifices а la volontй de Sa Majestй. Les circonstances actuelles me pressent, et je viens supplier sa Majestй de me dйlier les mains et de me permettre d'imprimer ma tragйdie comme je l'entends.